Je suis née en 1964 et j’ai grandi à Elancourt dans les Yvelines avec toutes mes copines et copains aux alentours, un grand ensemble de maisons loin de la route, une colline un étang, un bois, l’école et quelques magasins. On traitait tout le monde comme la famille. On allait jouer dehors, on était toujours content et on mangeait ce que notre maman se donnait la peine de cuisiner.
On goûtait avec une tranche de pain, du chocolat, du beurre, de la confiture, du miel … et on partageait nos gâteaux et nos bonbons quand nous en avions. Ça nous coûtait 1 franc (0.02€).
Quand on avait fini de goûter, on faisait nos devoirs et ensuite on allait jouer.
On pouvait rester toute une journée à la fête foraine avec des gens formidables avec 20 francs (0.50€) et parfois moins ……
On jouait à longueur de temps aux voitures , aux billes, à l’élastique, à 1 2 3 , à cache-cache, à la balle au prisonnier, on grimpait aux arbres , on fabriquait des huttes dans les massifs de buissons, on faisait des bonhommes de neige et de la luge…
On inventait des spectacles, que l’on jouait dans le garage, et on fabriquait les costumes nous-mêmes.
On faisait un mont avec les feuilles de l’automne pour sauter dedans, sans penser aux microbes. On pouvait faire un tour du quartier sans inquiétude . On ramassait des p’tits fruits à longueur de journée, on aidait à la maison, on se baladait à vélo sur le trottoir ou au milieu de la rue sans casque ni protège-genoux mais avec un morceau de carton coincé dans la roue pour faire un bruit de moto . On faisait du patin à roulettes et c’était pas facile .
Pour appeler nos copains et nos copines pour jouer, on allait devant chez eux et on criait leurs prénoms bien fort ou on sonnait à la porte.
Le soir après notre bain , on mettait notre pyjama et nos pantoufles et au plus tard à 20h30 on était au lit et sans discuter. On était content si on avait réussi à grappiller jusqu’au moment de la météo parce que c’est tout ce qui comptait pour nous, savoir si on pourrait jouer dehors demain. Pas de réseaux sociaux, pas de téléphone et on n’aurait pas su quoi en faire puisqu’on avait des copains, un ballon ou un vélo.
On n’avait peur de rien, et nos aînés n’avaient pas à s’inquiéter pour nous. Tout le monde connaissait les enfants des autres et pouvait lui dire : “Attends que je vois tes parents si tu n’es pas sage !”, personne ne se faisait la gueule pour ça parce qu’on pouvait compter les uns sur les autres .
On nous a appris le “RESPECT” des autres. Étant enfant, tu n’avais pas à interrompre un adulte qui parlait !
Ce n’est pas avec des armes ou les poings que nous réglions une altercation, une dispute.
À la tombée de la nuit, on savait qu’il était temps de rentrer à la maison .
On aimait aller à l’école parce qu’on nous avait appris à respecter les enseignants et c’était un plaisir de voir chaque jour nos copains et nos copines de classe .
On fermait nos bouches face à nos aînés parce qu’on savait que si on leur manquait de respect, on avait juste ce qu’on méritait … La pire des punitions était: “tu n’iras pas jouer dehors” .
On devrait plus souvent repenser à tous ces moments heureux , parce qu’on est en train de se perdre dans une société où il n’y a plus de respect, ni autorité, ni compassion, ni bienveillance pour les autres . Le bon sens se perd également, de même que la notion du bien ou du mal.
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