On sait tous que Sheldon Cooper est Asperger.
Je sais que le scénariste qui développe ce personnage est Asperger. Parce que tout est 100% exact, jamais caricatural, à la fois cinglant et bienveillant, hyperlucide mais sans méchanceté.
L’apothéose étant le discours lors de la remise de son Prix Nobel, dans le dernier épisode de la série. Ce discours me déchire le cœur et me fait pleurer à chaque fois que je le regarde (enfin, écoute). Car je m’identifie complètement, je ressens cette détresse de ne pouvoir exprimer mon affection, amitié, amour « normalement ». Et d’être si incomprise souvent dans mes gestes et comportements maladroits ou en décalage total.
Oui je peux disparaître pendant des mois et te contacter comme si on s’était vus la veille. Car pour moi c’est comme si on s’était vu la veille, le temps et la distance ne changent rien à mon affection.
Oui je fais des cadeaux n’importe quand dans l’année et pas forcément le jour de ton anniversaire ou de Noël. Car si je ne suis pas inspirée le jour J pourquoi offrir n’importe quoi qui n’a pas de sens, et quand je tombe sur, ou pense à, quelque chose qui te ferait plaisir, pourquoi attendre?
Oui je parais auto-centrée et je ne dis pas toujours merci. Mais me protéger m’absorbe, or c’est essentiel, pour ne pas souffrir et pour pouvoir vivre dans le monde extérieur et te côtoyer. Et je ne dis pas merci sur le moment car souvent je ne remarque pas ce qui est en train de se passer, et je ne comprends pas les émotions qui sont en train de m’envahir. C’est l’autisme. Il me faut quelques heures. Mais quand je comprends ce que tu as fait pour moi, je te le dis. Ce n’est pas de l’indifférence, c’est du décalage.
Oui, à ma façon, je vous aime.
Et je sais que sans la bienveillance inconditionnelle, le soutien, l’adaptation à mes besoins, de mon entourage et d’inconnus, je ne pourrais m’accomplir autant.